sábado, 17 de enero de 2009

Philippe Jaccottet: La semaison XI (La Seine le 14 mars 1947)

« Le fleuve craquelé se trouble. Les eaux montent
et lavent les pavés des berges. Car le vent
comme une barque sombre et haute est descendu
de l’Océan, chargé d’un fret de graines jaunes.
Il flotte une odeur d’eau, lointaine et fade… On
tremble,
rien que d’avoir surpris des paupières qui s’ouvrent.

(Il y avait un canal miroitant qu’on suivait,
le canal de l’usine, on jetait une fleur
à la source, pour la retrouver dans la ville…)
Souvenir de l’enfance. Les eaux jamais les mêmes,
ni les jours : celui qui prendrait l’eau dans ses mains…

Quelqu’un allume un feu de branches sur la rive ».

(Poésie, 1946-1947)

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